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DE GESCHIEDENIS VAN SOFIA VAN NOORTWIJCK.
„Mademoiselle,
„J. J. Hamel Bruynincx”.
pour vous y perfectionner entièrement. Vous me
répondrez si vous ètes d’humeur a tenir votre parole
en telle langue qu’il vous plaira, car il n’y en a
point de si barbare, a laquelle vos belles mains ne
donne des aggréemens pour moy. Je pars demain
d’icy tout seul en poste vers 1’orient grondant contre
ma cruelle destinée de m'avoir faict connoitre trop
tard une si aimable personne, ou de ne m’avoir donné
dans le peu de temps que j’ay possédé ce bien la
plus de pouvoir sur son esprit et de part a ses bonnes
graces: je souhaiterois que 1’esloignement fist auprès
de vous l’effect que j’eu ressens et je suis seur qu’il
ne seroit jamais capable d’efi’acer la petite part que
je pourrois y avoir, car 1’absence faict croitre en moy
l’amour, et 1’esloignement de désir de posseder 1’ori-
ginal de cette belle copie qui me tiendra compagnie
tout le long de mon voyage, et dont la seule idéé
est capable de me faire préférer ma solitude a la
plus belle compagnie du monde quand vous n’y seriez
pas mêlée. Je vous manderay aussitost des nouvelles
de mon arrivée a Vienne et je serai trop heureux
si vou vouliez donner la moindre marque que vous
y prenez quelque part, cela se peut faire commode
ment par le porteur de la présente, a qui vous pouvez
vous fier. Adieu charmante Sophie, aimez moy un
peu pendant mon absence et soyez persuadé de la
sincérité de mes intentions, avec lesquelles je suis”.
Vötre trés humble et trés
obéissant Serviteur