Vers 10 heures j’appris que S. A. [le Due de Plaisance] avait quitté Amsterdam, ainsi que les différentes autorités, que les voitures de S. A. avaient passé prés de cette ville, qu’il passait presque continuellement des voitures venant de cette ville et que la nouvelle de ce qui s’y passait se répandant par la, causait une fermentation terrible dans cette ville. Je retournais chez M. Ie Préfet pour lui faire part de ce que je venais d’apprendre et j’y trouvais M. Le Monnier, directeur des contributions indirectes. Ces M.M. avaient déja appris la même nouvelle. M. le Préfet me dit, que n’ayant requ aucun ordre, il était indécis s’il partirait ou s’il resterait. M. Le Monnier le pressa de prendre une resolution et M. le Préfet me dit enfin qu’il se réglerait sur ce que ferait le Général. Je témoignais de nouveau a M. le Préfet mes craintes que du moment oil les autorités fran^aises partiraient, le parti Orange se montrerait ouvertement et je lui demandais comment je devais me conduire si 1’on portait de 1’orange, si 1’on exigeait que le pavilion orange fut arboré, ou si 1’on méconnaissait mon autorité, ou voulait en substituer une autre. M. le Préfet me répondit qu’au cas qu’il se décidait a partir ainsi que M. le Général on ne pourrait plus empêcher de porter de 1’orange, que je devais me borner alors a employer tous les moyens possibles pour maintenir la tranquillité et l’ordre, sans causer des malheurs ou une effusion de sang inutile et a preserver les personnes et les propriétés des fonctionnaires franqais de toute insulte jusqu’au moment de leur départ; que le pavilion orange ne pourrait étre arboré tant que l’autorité du Gouvernement serait reconnue; et qu’enfin si 1’on méconnaissait cette autorité ou qu’on voulut me forcer a des actes contraire a mon devoir, je ferais le mieux de céder momentanément a la force a laquelle je n’aurais pas les moyens de resister et de cesser provisoirement 1’exercice d’une fonction, ou je ne pourrais me soutenir. M. le Préfet partit ensuite avec M. Le Monnier pour aller con- férer avec M. le Général. A une heure de la nuit je retournais encore chez M. le Préfet avec M. le Conseiller de Prefecture Stratenus que j’avais rencontré en route. M. le Préfet nous dit que le Général, n’ayant requ aucun ordre, était dans l’indécision sur le parti qu’il fallait prendre et que 2OÓ VARIA OVER 1813. [17 Nov.] I

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Jaarboeken geschiedkundige vereniging Die Haghe | 1913 | | pagina 214