’I EEN JEUGDLIEFDE VAN 158 Baron Van Spaen, kasteelheer van Biljoen. n’aurai plus a me rassurer sur la défiance que je mets en moi-même, mais si préparé par toutes ces réflec- tions je paraitrai au naturel, ne voudrai pas dire plus que mes paroles renferment, et serai sur que mes demi- phrazes feront plus d’effet que tous les complimens de ces messieurs. Voions en un mot si je saurai effectuer l’idée, que pour l’homme solide je les passe, et que non moins cette solidité quand elle ne s’éloigne pas de la nature a un dehors, moins dégagé peut-être, mais plus éloquent, plus décent surtout que le leur. Voions ce qui alors sera le résultat d’une conduite que je ne craindrai pas de voir ridiculisée, puisque même je ne prendrai pas garde a ce qu'on en dira, voions ce que j’aurai a me raconter a moi-même quand sans me gêner, je me serai observé et quand sans affecter une sévérité déplacée, j’aurai suivi le penchant de mon coeur qu’aura dérigé celle de qui de tous les humains j’aimerais le mieux le voir dirigé. Cette simplicité na turelie en d’autres, je veux l’acquérir par la raison; celle qui sans s'embarrasser jamais de qu’en dira-t-on, agit sans cesse de fagon qu’on ne peut qu’en dire du bien ou en médire. Il ne dépend que des premiers in- stans et si ce fameux soir la les premiers instans ne m’eussent été défavorables, je pourrais êtres fort loin déja et accepter sous d’heureux auspices la proposition gracieuse de ma mère d’aller pour son compte au con cert. A présent il faut renoncer a ce plaisir. Mais je le fais de bon coeur, me trouvant trés a consoler par le changement que cette scène et ses suites ont eu sur moi, J’irai demain faire la visite chez Spaan. 1Je compte bien me faire prier encore a venir loger chez lui; hé bien si alors 1’occasion ne s’est pas encore pré-

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Jaarboeken geschiedkundige vereniging Die Haghe | 1943 | | pagina 176