GIJSBERT KAREL VAN HOGENDORP
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sentée a la Haye, que ce soit la, la dans belle saison,
la que des matinees de suites m’auront vu dans le Rhin
et sur ses rives, la que fortifié plus que jamais par les
reflections que l’autre page contient, j’aurai appris
le grand art de me respecter moi-même et de craindre
de trahir celui que je respecte par des actions même,
par des maintiens qui soient au dessous de Lui. Et le
maintien arrogant et le timide le sont. L’un et l’autre
coulent de la même source, au moins souvent on parait
arrogant paree qu'on cache sous eet air le manque de
noblesse a savoir être toujours modeste, toujours soi-
même et voila il me semble une cause aussi de la timi-
dité, qui ne diffère alors de l'arrogance que par un
degré d’effronterie de moins. Fuiez-moi tous les deux.
Que je me conserve en société le Charles de son cabi
net, que le même dine avec ses soeurs, que le même
aille a la parade.
Alors je me dirai un jour avec la plus grande satis
faction intérieure, tu as vu le monde et lu les écrits de
ceux qui l’avaient étudié a ton grand bien et a une
correction de ta vicieuse nature, que peut-être l’éduca-
tion la plus soigneuse n'eut pu produire. Alors en con
tinuant toujours cette double étude, dans un appren-
tissage éternel, je pourrai a quelques point de ma car
rière me mesurer non plus avec des freluquets, mais
avec les grands hommes, que je verrai a ma hauteur et
un peu plus loin que moi; alors je dirai, anche io son
pittore, et ni moi, je ne rougirai de ma présomtion, ni
les autres viront du ridicule que je leur présente et
Toi, oü seras tu, que penseras, que sentiras Tu!” x)
Mevrouw van Hogendorp, haar zoon scherp obser-
veerend, begint te begrijpen, dat haar wantrouwen en
i) Arch. Hog. 11. Dagboekaant. G. K. z.d.