EEN JEUGDLIEFDE VAN 172 et ta beauté qui enchante tous les coeurs, tous les yeux au moins, car du coeur n’est pas le partage de tous; et ce qui semble plus fort encore, le langage de tes yeux t’on gagné mon amour. Tout ce que je dis la serait-il un songe! Ah si tu connaissais toutes tes graces! ou bien ne les connais-tu que trop? Sont elles étudiées devant un miroir confident de ta vanité? Mais pis que tout le reste, quel age as tu? Ecoutes! Je vis une jeune fille de beaucoup de naturel, de douceur, d’esprit. Insensiblement je ne vis qu'elle dans les plus grandes compagnies; te le dirai-je, elle ne vit que moi. Elle partit pour le campagne et je la suivis aussi-töt. J’y fus un jour plus heureux que jamais. Je pars pour ici, le coeur pénétré, J’écris souvent a l’ami de son frère. Dans sa dernière, peu avant que je te vis, il m’écrit, qu’elle a vingt et deux ans. Je crus tomber a la renverse en le lisant. Je fus longtems incapable de proférer un mot, a peine de penser. Je maudis mon destin, je me combattis, mais enfin ma raison demeura victorieuse, et je la bannis avec mille projets sur elle, dirai-je, du fond de mon coeur. Car je ne puis lui refu ser une place pour l’estimer au dessus de mille autres de son sexe. Je te vis. Mais au commencement sans te voir. L'après midi, t’en souviens-tu, assis sur le banc de fenêtre causant avec ta mère, vis-a-vis de Toi, je m’offris a une commission, tu la refusas. Et ce refus au fond me charma. Ta retenue était ravissante et elle semblait provenir d’une espèce de modestie, de crainte même, qui m’enchanta. Sais-tu bien encore que lorsque je vous quittas il plaivait un peu? Cette pluie rendait l’air si agréable. Je marchais par une allée sombre. Dieu quel était mon

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Jaarboeken geschiedkundige vereniging Die Haghe | 1943 | | pagina 190