EEN JEUGDLIEFDE VAN
174
„Trouvant la clef encore sur le tiroir je dois penser
que mon cher Charles permet que je lise et je profite
de la clef pour reprendre un paquet que je désirois
depuis longtems de r’avoir du tiroir du milieu
vous avez done été cruellement faché contre moi, cher
enfant, je t’en demande pardon, mais ne le voyois-je
pas dans quelles agitations ne te voyois-je pas. Enfin
nous ne rabattrons plus le passé. Seulement dis moi,
ai-je été aussi sottement raisonneuse, que tu me dé-
peins dans ce billet? En fait de sentiment nous ne
sommes pas si différent vous et moi; que ceci vous
fasse voir encore comme notre imagination peut nous
mener loin- je vous ai cru beaucoup pluscomment
dirai-je plus loin- je vois avec le plus grand plaisir
que naturellement même, vous êtes plus sensé que je
ne pouvois m'y attendre. Je viens de lire une feuille
commen^ant: s’il est done vraiJe vous assure que
ce raisonnement me fait grand plaisir et vous le
voyant mettre en pratique et dans la soirée de Me
Per(poncher) ici et dans ce que vous m’avez conté
avec tant de naivité de votre visite chez elle -et
dans votre contenance journalière avec nous. J’ai tout
a espérer et pour votre agrément et pour le mien.
Donnez-moi cette feuille, vous me ferez plaisir.
La feuille du soir de cour, Mon Dieu, qu’elle peint
vivement. Mais je ne veux en dire plus.
La décence avec laquelle vous parlez a une jolie
honnête fille, soit en vers, soit en prose me charme.
Oh! Mon enfant vous serez heureux toute votre vie,
si vous conservez tant de belles qualités que je me
réjouis de découvrir journellement en vous! Quelle
différence avec la jeunesse d’ici et que vous auriez tort
de vous laisser intimider par elle, conservez seulement
toujours comme vous dites votre présence d’esprit et