GIJSBERT KAREL VAN HOGENDORP
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Cette simplicité que tu admirals, n’a-t-elle plus de
prix paree qu'une coeffure en est 1'objet?
N’accuse que Toi-même.
Ne savoir parler qu’a la mere, adresser quelques
paroles a une sotte au lieu d’Elle, garder toujours cet
imbécile sérieux, voila ce qui a déténu ses regards de
toi; voila ce qui a fait qu’Elle était parfaitement comme
si tu n'y étais pas, et voila ce qui t’aigrit et te travaille.
A la fenêtre ou j’étais derrière Elie, ou je parlais, ou
Elie aurait pu dire quelquechose qui t’eut porté a lui
adresser en particulier la paroleEh sot
quelles pretentions, quelle fierté, ou plutöt quel senti
ment de ta faiblesse, tu ne sais que trop, que conver-
ser avec Elie est au dessus de tes forces, et homme,
tu prétens qu’une fille te sauve des rougeurs.
Et dans cet état d’abjection, je ne pleure pas a chau-
des larmes! Elies conviendraient au caractère, que je
prends. Pourtant fus-je plus d une fois extrêmement a
1'aise. Mais ce Démon de Prince de Gallitzin me dé-
concertait, quelle chienne d’humeur. Quels regards
secs, quelle gêne répandait-il! Et moi, qui jamais ne
voiait en Lui, l'homme qui m’avait nommé un excel
lant sujet qui avaient quelques singularitez. Mais
qu'est ce que cela vous fait? C’était toujours l’homme
qui me croiait trop peu dégourdi pour plaire dans cette
maison, celui qui me faisait conseiller par ma mere de
ne pas m’y arrêter trop longtems si j'y dinais.
Actuellement que sont devenus mes resolutions de
me familiariser plus avec ce prétendu grand-monde?
Pour Elie j’ai pu, au dessus des fréluquets, des mario
nettes que j’y trouvais, me prêter a discuter des riens,
a prononcer des mots auxquels on n’attache aucun
sens a faire, quelques révérences de plus par jour. A
cette heure pourquoi me ravilir, et quitter mes livres